L’art du charbonnier – refroidissement de la fournée

Depuis la veille au soir la fournée est « cuite ». Mon père avait bouché toutes les prises d’air mais il reste quelques mottes partiellement calcinées. L’opération de refroidissement va avoir un double but, étouffer totalement le feu et enlever tous les éléments qui pourraient polluer le charbon.

Charbonnier

D’abord, mon père enlève les mottes du pied de la fournée, il intervient toujours par petites zones pour ne pas créer des aérations qui relanceraient le feu dans la fournée.

Charbonnier

Une fois les mottes enlevées, on remarque en périphérie quelques morceaux de bois qui n’ont pas été transformés en charbon, les « pietioned » comme les appelait mon père dans un mélange de français et de breton. On aperçoit aussi la fournaise et on comprend mieux la nécessité de bien étouffer le feu avant de pouvoir extraire le charbon.

Charbonnier

Avec un râteau à longues dents, il enlève les « piétons ».

Charbonnier

Puis, il se sert de sa pelle pour nettoyer soigneusement les abords de la fournée.

Charbonnier

Maintenant que le sol est nettoyé, mon père enlève sur la fournée tous les éléments de surface qui pourraient encore se consumer et il les étale sur le sol.

Charbonnier

Il intervient toujours par petites zones pour éviter toute réactivation du feu. Lorqu’il enlève des mottes non consumées, on peut apercevoir le charbon, bien qu’il se soit affaissé on retrouve la position initiale du bois.

Charbonnier

Mon père ratisse les éléments enlevés pour ne conserver que la cendre qui sera remise sur la fournée. Pour compléter l’étanchéité il rajoutera sur cette cendre une petite épaisseur de terre fraîche et légère. On voit bien sur cette photo la zone recouverte de terre noire.

Charbonnier

Mon père récupère la terre fine couleur charbon en provenance des anciennes fournées.

Charbonnier

Mon père termine l’opération de refroidissement. Il lui aura fallu un peu moins de trois heures de travail. La fournée va maintenant rester une vingtaine d’heures revêtue de cette couche étanche. Il faudra quand même la surveiller de temps en temps et remettre ponctuellement un peu de terre si nécessaire.

A suivre, le tirage du charbon

34 réflexions au sujet de « L’art du charbonnier – refroidissement de la fournée »

  1. Bonjour Joseph
    Je viens de relire tous ces souvenirs que tu as publiés et j’avoue que c’est un pan d’histoire extraordinaire que tu nous offres là
    Merci à toi
    Bonne journée
    Bises

    1. Merci beaucoup Gilbert,
      Il est vrai que ce n’était pas un métier commun et même si très rapidement il est devenu marginal dans l’activité de mes parents mon père a toujours aimé ce métier et il l’a su me le faire aimer .
      Amitiés

  2. Et bien Joseph,il a fallu à ton père beaucoup de travail et une sacrée patience pour accomplir toutes ces tâches et ce n’est point fini.Un magnifique reportage que tu nous proposes et à la fin,je connaîtrai vraiment le métier de charbonnier.
    Bonne journée.

  3. Bonjour Joseph
    Toujours ce travail minutieux qui revêt une importance pour la finition ! Le temps fait les choses , comme dans beaucoup de situation , sa présence également
    Passe un excellent week end – Pat

  4. Je trouve que tu as bien récupéré tes diapos car les photos sont très belles. En prenant ces photos, je me demande si tu pensais déjà à raconter ce métier et rendre ce grand hommage à ton père.
    Bonne journée

    1. Merci Pascal,
      Lorsque j’ai fait ce reportage photographique en 1990, je l’ai fait parce que j’ai pris conscience que mon père allait bientôt complètement arrêter la fabrication de charbon de bois et que je n’avais en définitive que très peu de traces de ce métier.
      A l’époque, je ne pensais nullement diffuser mes photos.

  5. as tu pensé à en faire un livre de ce travail de charbonnier que tu connais si bien ? toutes ces étapes sont bien photographiées et racontées .
    il devait sentir bon le feu de bois mais n’a t’il pas eu de problèmes à respirer cette fumée .

  6. Tout un art! Je n’avais aucune idée de comment on faisait le charbon de bois, je me coucherai moins bête ce soir! Pas trop présente sur les blogs en ce moment, je tricote beaucoup et mes petits-enfants sont des clients exigeants, je croule sous les commandes!
    Gros bisous Joseph!

  7. Bonsoir Joseph eh bien quel travail! mais toute cette fumée devais quand même entrer dans les poumons un peu comme les mineurs, ton père était un homme vaillant.
    Merci pour ce beau reportage bonne soirée

    1. Mon père a passé beaucoup de son temps à faire ce métier dans sa jeunesse et jusqu’aux années cinquante mais dès les années soixante ce travail ne représentait plus qu’un mois dans l’année pour tomber à une semaine dans les années quatre-vingt.

  8. De très belles photos , Joseph, pour nous expliquer la manière de transformer le bois en charbon . Je considère que c’est un travail assez contraignant …mais, je vois que tes parents étaient bien courageux et n’avaient certainement pas les facilités de la vie actuelle !
    Merci pour ce partage .
    Bises de Michèle .

  9. Tes photos sont extraordinaires et tes explications parfaites.Tu devrais faire un livre sur cet ancien métier , c’est un patrimoine .
    On sent un bel enthousiasme et une fierté quand tu parles de ton Père.
    Belle soirée Joseph

  10. Bonjour,
    Reportage très didactique, cela devrait plaire aux écoles de tous niveaux à mettre au Panthéon des métiers anciens avec des explications précises et documenter de belles photos.
    Bon W.E.

  11. Tu nous en avais déjà parlé , un plaisir de revoir le travail de ton Père à voir et à lire , on sent une fierté pour cet Homme .
    Bonne fêtes de fin d’Année .
    Amitié

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