Demain c’est l’avant dernière étape de la Vuelta avec la montée mythique de l’Angliru. Les six derniers kilomètres sont redoutables, 13.6% de pente moyenne avec des passages à plus de 20%.
Le 13 septembre 2008, jour de la 13ème étape, nous étions en vacances dans cette région des Asturies. Nous avons pris nos vélos pour monter voir les coureurs dans un des passages difficiles du col. Jusqu’au sixième kilomètre, la montée n’est pas trop dure, la pente ne dépasse pas 10%. Pour nous, le plus difficile était de garder l’équilibre, à cause des personnes qui montaient à pied. Après un replat, l’enfer commence et la difficulté et l’encombrement de la route nous incitent à mettre pied à terre.
Marie-Noëlle, dans son maillot du club des Cent-Cols, observe les cyclistes qui continuent à monter. La majorité était équipée d’un VTT avec des développements nettement plus petits. Après un kilomètre à pied nous atteignons le virage des « Curves de les Cabanes ».
C’est dans ce virage, 22% sur 150m, que nous allons attendre les coureurs. Pas de quoi s’ennuyer, le paysage est magnifique et le spectacle d’avant-course orchestré par quelques jeunes espagnols, dont un qui s’était travesti en femme, nous a permis de patienter dans une ambiance plutôt bon enfant. Plusieurs voitures de la caravane calaient à la sortie du virage et ne redémarraient qu’avec l’aide des spectateurs. Cela était de bon augure pour le spectacle à venir !
Tout d’un coup les spectateurs s’agitent, ce qui annonce l’arrivée imminente des courreurs. Un premier groupe avec Levi Leipheimer, Alberto Contador qui gagnera l’étape et la Vuelta, Alejandro Valverde et Joaquim Rodríguez aborde le virage. Dur ! dur ! même pour ces champions.
Angliru, le quatuor de tête
Je suis surpris par la présence du lotois David Moncoutié très près du groupe de tête, si bien que tout occupé à l’encourager, j’en oublie de le prendre en photo, il finira 12ème de l’étape et fera un excellent tour d’Espagne. Puis, A 4′ des premiers passe Sylvain Chavanel.
Angliru, Sylvain Chavanel
A 13′ des premiers passent quelques « grupettos », les derniers de ces groupes d’attardés passeront un par un et ne refuseront pas les poussettes de quelques spectateurs.
Angliru, à 13′ un premier grupetto
Manuel Quinziato ravi de recevoir de l’aide
Quant à Jéremy Hunt, le canadien du Crédit agricole, il n’a pas du ressentir la difficulté de cette rampe.
Quelques minutes plus tard, après le passage de la « voiture balai » alors que quelques spectateurs continuaient à faire la fête, il nous restait à faire un exercice un peu périlleux, redescendre à vélo en essayant de nous faufiler parmi la foule des piétons.
Pendant ce temps là, ce n’était pas fini pour les coureurs qui devaient continuer à souffrir sur la pente sans répit des six derniers kilomètres. « Nous ne sommes pas des animaux. C’est inhumain », avait déclaré en 2002 David Millar. Des propos qui rappellent certaines déclarations des « forçats de la route » lors des premiers Tour de France.