Lors d’une promenade près de l’ancienne abbaye Saint-Maurice de Clohars-Carnoët, ces deux chênes en bordure de la Laïta ont attiré mon attention.
Au bord de la Laïta à Saint-Maurice Clohars-Carnoët (Finistère) – nov. 2013
Pendant les quatre années où j’ai vécu à Beaupréau (Maine et Loire), j’ai été surpris de découvrir combien la guerre de Vendée était encore présente dans la mémoire des habitants de cette région. Je ne connaissais de cette guerre que ce que j’avais appris à l’école, c’est à dire à peu près rien. Cette guerre civile (1793-1796) était très peu développée dans nos livres d’Histoire.
En octobre 1987, les principaux vitraux qui retracent la guerre de Vendée ont été démontés des églises des environs pour être exposés dans celle de Notre-Dame de Beaupréau.
J’ai profité de l’évènement pour faire une série de diapositives.
Eglise Notre-Dame de Beaupréau, Verrière des généraux vendéens
de la Rochejacquelein, Lescure, Cathelineau, d’Elbée, Bonchamps
Les quatre vitraux ci-dessous, proviennent de l’église Saint Pavin du Pin-en-Mauges (49). Créés dans les années 1880 par Jean CLAMENS, maître verrier à Angers, ils retracent quelques moments historiques de l’insurrection vendéenne.
Eglise du Pin-en-Mauges (49)
Verrière dite « de Cathelineau blessé »
Signée J. Clamens, Angers.
Jacques Cathelineau est né le 5 janvier 1759 au Pin-en-Mauges, très pieux, il fut surnommé le « Saint de l’Anjou ».
C’est le 12 mars 1793 qu’il rejoint les insurgés, pendant quatre mois il va combattre à la tête de ses 3000 hommes et remporter de nombreuses victoires contre les Républicains.
Au mois d’avril les différentes armées des insurgés se rejoignent pour former la grande armée forte de 10000 hommes avec à sa tête Cathelineau, Bonchamps, d’Elbée, La Rochejaquelein et Lescure.
Le 12 juin 1793, Jacques Cathelineau est élu Généralissime de cette armée catholique et royale. A Nantes, le 29 juin 1793, après un violent combat, il est grièvement blessé d’une balle à la poitrine. Le généralissime est transporté à Saint-Florent-le-Vieil où il expirera le 14 juillet 1793.
Eglise du Pin-en-Mauges (49)
Verrière dite « de d’Elbée »
Signée J. Clamens, Angers.
Maurice d’Elbée est né en 1752 à Dresde (Allemagne). Cet aristocrate réfugié à la ferme de la Loge à Beaupréau accepta en 1793 de se mettre à la tête des paysans de Beaupréau. Maurice d’Elbée devint l’un des généraux de l’Armée catholique et royale.
Après la mort de Cathelineau, d’Elbée est élu généralissime le 19 juillet 1793.
Grièvement blessé lors de la bataille de Cholet, il est évacué vers l’île de Noirmoutier où il sera fait prisonnier par les Républicains et fusillé le 2 janvier 1794.
Ce vitrail illustre l’épisode du « Pater des Vendéens » à Chemillé, alors qu’il exige de ses troupes la grâce de leurs prisonniers républicains, en leur faisant réciter le « Notre Père! »
Eglise du Pin-en-Mauges (49)
Verrière dite « de la Rochejaquelein »
Signée J. Clamens, Angers.
Né en 1772, Henri comte de la Rochejaquelein, jeune militaire, noble et royaliste de la capitale, rejoint les insurgés en avril 1793.
A 21 ans, il succède à d’Elbée en tant que généralissime. Il prend la tête des insurgés en prononçant ces mots devenus célèbres:
« Si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, vengez-moi ».
Le 28 janvier 1794 à Nuaillé, près de Cholet, il tombe sous les balles républicaines. Il n’avait que 22 ans.
L’épisode de la verrière évoque le pardon du général à l’égard d’un soldat républicain qui l’avait assailli au creux d’un chemin:
« Pourquoi as-tu fait cela ? Mon parti me commandait de te tuer et moi ma religion me commande de te pardonner »
Eglise du Pin-en-Mauges (49)
Verrière dite « de Bonchamps »
Signée J. Clamens, Angers.
Né en 1760 en Anjou, Charles de Bonchamps a pris la tête des hommes de Saint Florent-le-Vieil au tout début de l’insurrection. Ancien capitaine au régiment d’Aquitaine et fin stratège, il a mené ses hommes aux succès, jusqu’à l’ultime combat de Cholet, le 17 octobre 1793.
D’une grande humanité, il meurt le 18 octobre 1793 après avoir gracié 5000 prisonniers républicains.
La verrière évoque cet épisode.
Bonchamps qui est en train de mourir, est évacué à la Meilleraie, en face de Saint Florent-le-Vieil. Avant de mourir, il effectue un geste qui restera dans l’histoire. En apprenant que 5000 républicains enfermés dans l’église vont être exécutés, il ordonne leur grâce.
David d’Angers dont le père fut ainsi épargné, réalisera une sculpture en marbre blanc de cet instant dramatique.
Le vitrail ci-dessous dit « du massacre du Moulin de la Reine » créé également par Jean Clamens provient de l’église Saint-Hilaire de Montilliers (Maine et Loire). Cette verrière fut commandée par l’abbé Gélineau en souvenir de sa grand-mère sauvée par deux soldats.
« Massacre du Moulin de la Reine » les 2 enfants sauvés sont en bas à droite
On peut lire au bas du vitrail : Le 5avril 1794, 22 femmes et enfants pris par les bleus dans les bois des Marchais et ramenés vers le camp de Montilliers sont fusillés au moulin de la Reine. Deux soldats ont demandé deux enfants sous prétexte de les garder à leur service, ainsi fut sauvée Marie Clémot, mon arrière grand-mère. En souvenir J Gélineau – prêtre – 1909
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