A vélo vers Compostelle – ( 13 )

Jeudi 8 juin 2000 – Samos / Monte do Gozo, Santiago de Compostela – 130 km

Le lever n’est pas trop matinal. Le « moine de service » n’ouvrira le garage où sont nos vélos qu’entre 7h-7h30. La route est très pénible à cause du vent et ça n’arrête pas de monter et de descendre.
Timbre_ArzuaTout en haut de Sarria, au couvent de la Madeleine, un moine blanc de l’ordre de la Merci, tamponne la créanciale mais de mauvaise grâce, semble-t-il.
Les horaires d’ouverture de plusieurs églises sont très variables – ouvertes vers 10h-10h30 elles sont souvent fermées entre 13h-16h00, parfois il nous est difficile d’avoir les fameux sellos (timbres) sur la créanciale.
Tout au long du chemin jusqu’à Melide, où José a oublié un de ses bidons, nous jouons à « cours après moi que je te rattrape » avec un hollandais à vélo qui avait passé la nuit à Samos et qui parlait bien notre langue ainsi qu’avec les cyclos français (avec voiture suiveuse) partis d’Avignon et rencontrés lors de leur journée de repos à Saint-Jean-Pied-de-Port. Ils nous ont donc pris un jour sur le « Camino Frances » puisque nous arrivons ensemble à St-Jacques.
A Portomarin, la construction d’un barrage a nécessité le « déménagement », pierre par pierre, de l’église du 12° siècle. Elle a été reconstruite sur la hauteur. Assez de bosses pour aujourd’hui nous ne monterons pas pour la visiter !

Horreo de Galice

Horreo de Galice (grenier à céréales)

Les eucalyptus font leur apparition dans le paysage. C’est vraiment la Galice avec également les horreos (greniers à céréales).Calvaire de GaliceUne petite route, en mauvais état, qui passe par Ventas et Ligonde nous permet de voir un calvaire ressemblant comme un frère aux calvaires bretons. On est en pays celte !
A Palas del Rei, ce sera la pause déjeuner: achats au supermarché et casse-croûte à la terrasse d’un bar.Timbre_ArzuaAprès Melide, ça continue de monter et de descendre. Les vallées creusées par les rios sont profondes. Le vent souffle toujours !  A Arzua, l’hospitalero de l’alberghe nous fait visiter l’église.
Puis nous arrivons sur les hauteurs de Saint-Jacques de Compostelle.

A Lavacolla nous faisons un petit détour par l’aéroport pour organiser notre retour de demain vers Cahors. Compte tenu du niveau de notre espagnol, nous discutons en anglais, pour nous entendre dire qu’il n’y a pas d’avion Ibéria pour Toulouse. Nous nous rabattons sur la solution location de voiture d’Europcar, nous aurons une mégane pour le trajet Santiago-Irun. Nous sommes rassurés.
Après avoir jeté un œil en passant sur le monument Jean-Paul II, nous allons ensuite faire notre dernière nuit-étape au Monte do Gozo (Mont de la Joie) dans le grand complexe qui accueille les pèlerins.
C’est une succession d’hébergements qui a presque allure d’un camp de concentration.
Nous dînons au self, très bien !
Ce n’est que demain matin que nous ferons la petite dizaine de kilomètres qui nous mènera à la cathédrale, terme de notre voyage.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 12 )

Mercredi 7 juin 2000 – Rabanal del Camino / Samos – 123 km

Je suis réveillée vers 6h et je réveille José. L’habillage dans le noir de la grange est laborieux. Nous déjeunons et prenons la route vers 7h15 pour la Cruz de Ferro. Nous saluons les « pédestres » que nous rattrapons les uns après les autres.

Montée vers la Cruz de Ferro

La montée vers la Cruz de Ferro

Les paysages sont très beaux, bruyères rouges et blanches, genêts jaunes, blancs et rouges.
Après le village en ruine de Foncebadón avec quand même une maison en restauration, le pourcentage de la route se durcit mais nous arrivons bien vite au Puerto de Foncebadón (1495m) et au Collado de las Encrucijadas (1478m). Près de ces cols se trouve la fameuse Cruz de Ferro

La Cruz de Ferro

La Cruz de Ferro

La « Croix de Fer » juchée sur une perche de bois plantée sur un monticule de cailloux, est l’un des lieux mythique du pèlerinage. Au Moyen Âge chaque pèlerin se devait d’y déposer la pierre qu’il avait transporté depuis son village. Aujourd’hui encore, des pèlerins (pas nous) respectent ce rite.
Nous y trouvons un groupe de brésiliens en prière, l’un face à la croix et au soleil, me fait penser aux incas !
Nous faisons une descente prudente vers Manjarin puis Molinaseca, la végétation nous rappelle un peu les monts d’Arrée.

Montée vers la Cruz de Ferro

Dans la descente de la Cruz de Ferro, vers Manjarin

Nous traversons le très pittoresque village d’el Acebo.
A Ponferrada nous passons un peu de temps à chercher un magasin pour vérifier l’état des piles du compteur du vélo de José, elles sont bonnes !  Petite halte à la sortie, restauration dans un bar qui nous offre deux beignets avec le café et le thé.
A Villafranca del Bierzo, nous allons voir l’église Saint-Jacques de style roman lombard, près de laquelle se trouve un gîte qui semble très accueillant. Mais il nous faut continuer !

Pèlerin Alto San RoqueDans la vallée de Valcarce, la construction d’une autoroute nécessite des tirs de mine qui arrêtent la circulation puis qui libèrent tous les camions en même temps, c’est infernal sur la nationale 6.
Heureusement, au bout d’une quinzaine de kilomètres, nous quittons cette nationale pour passer le Puerto Piedrafita do Cebreiro (1109m).
A O Cebreiro, le sanctuaire de Santa Maria la Real est très sobre, il accueille aujourd’hui en musique les pèlerins qui veulent s’y recueillir un instant. Autrefois ses cloches sonnaient en hiver pour que les pèlerins s’orientent au milieu de la brume. Autour de la petite église quelques « pallozas » (chaumières ovales) anciennes ou construites pour les nombreux touristes ? Nous poursuivons notre « camino » par deux nouveaux cols l’alto de San Roque (1271m) et le Alto do Poio (1333m). Cela nous fera cinq cols pour cette étape.

Timbre SamosA Tricastela, les pèlerins du Moyen Âge se chargeaient d’une pierre de calcaire pour la construction de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. A partir de ce petit village, la descente jusqu’à Samos est très agréable, malgré le vent car le temps est splendide.
Arrêt pour la nuit au monastère San Julian , c’est spartiate et un peu froid, mais l’accueillant espagnol qui parle français est très sympathique. Il nous fait visiter la toute petite chapelle du Cyprès de style mozarabe qui date du IX° siècle.
Pour faire plaisir à José et à son goût pour le grégorien, nous assistons aux vêpres chantées par onze moines avant de dîner au restaurant. Chou-fleur, agneau frites, dessert, vin pour seulement 1000 pesetas.

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.

A vélo vers Compostelle – ( 11 )

Mardi 6 juin 2000 – Mansilla de las Mulas / Rabanal del Camino – 113 km

Levés tôt, vers 5h30. A 7h00 nous faisons un détour de 25  km pour aller visiter le monastère de San Miguel de Escalada.
Il fait très froid, j’ai mis les gants longs. Nous sommes seuls à cette heure matinale. La route pour accéder au monastère est pour partie en travaux, elle n’est pas très agréable, elle est bordée de fermes.
Le monastère de style Mozarabe se dresse dans un site aride.

San-Miguel-de-Escalada

Le monastère de San Miguel de Escalada

La route du retour est plus sympathique, ensuite c’est la nationale très fréquentée jusqu’a León. La cathédrale gothique est magnifique, pleine de vitraux. Elle rivalise avec Notre-Dame de Paris et Chartres.

León Cathedrale

La cathédrale de León

Ensuite San Isidoro, à pied, à coté du vélo et en suivant les flèches jaunes. Je sens que mon pneu arrière se dégonfle doucement. José répare devant San Isidoro, un fine épingle a transpercé la chambre à air.
Puis nous allons à San Marcos, nous pique-niquons devant le monastère. Il fait beau mais pas très chaud. Nous quittons León vers 13h45, nous aurions pu y rester plus longtemps, tellement c’est riche en monuments.

León Monastere-San-Marcos

Le monastère San Marcos de León

Nous faisons ensuite un arrêt au sanctuaire très moderne de la Virgen del Camino.
Puis à Hospital de Orbigo, nous traversons le lit de la rivière sur le magnifique pont roman, pavoisé de flammes. Ce pont médieval du 13° siècle mesure plus de 200 mètres et comporte 20 arches.

Pont de Hospital de Orbigo

Le pont roman de Hospital de Orbigo

Pont de Hospital de Orbigo

Le pont roman de Hospital de Orbigo

A Astorga, nous visitons la cathédrale Santa-Maria qui conserve une sculpture romane de la Virgen de la Majestad et un magnifique retable, elle abrite également une grande exposition d’art religieux. Les photos sont interdites, José doit laisser l’appareil photo en consigne.
Le palais Gaudi n’est pas splendide mais il a un style particulier. A l’intérieur exposition sur la vie des pèlerins au moyen-âge que nous ne prendrons pas le temps de visiter.
Après Astorga la route s’élève doucement, bordée de genêts, jaunes, blancs, rouges et de lavande papillon d’un pourpre superbe et très parfumée.

Vers Rabanal del Camino

Vers Rabanal del Camino

A El Ganso nous apercevons le portail bleu avec ses bourdons et coquilles Saint-jacques pour pèlerins que j’avais vu en photo dans le livre « Sur les chemins de Compostelle » de Patrick Huchet et d’Yvon Boëlle.

Timbre-Rabanal-del-CaminoVers 19h00 nous arrivons à Rabanal del Camino où il y a deux gîtes, El Pilar et Gaucelmo, le gîte de la confrérie anglaise. C’est dans ce dernier que nous logerons cette nuit. Le cadre est très agréable, la cuisine confortable. au dîner nous aurons à notre table deux jeunes, la famille du jeune homme possède une maison à Assier dans le Lot !
Après le dîner, nous assistons aux complies dans la petite église, pour le plaisir d’écouter le grégorien chanté à merveille par trois moines de Samos. Nous recevons la bénédiction des pèlerins.
La soirée s’achève de manière plus païenne, en chantant et en dansant autour d’un feu avec un groupe de 14 brésiliens. Le feu fume plus qu’il ne brûle !

itineraireEn 2000, nous avons fait en treize étapes à vélo, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle à partir du Puy-En-Velay.
Extraits du carnet de route, tenu chaque soir par Marie-Noëlle.
Soyez indulgents pour la rédaction qui est parfois en style télégraphique et pour la qualité des photos qui sont, à part quelques rares exceptions, des scans de diapositives.